Temps n°1

Partir de rien pour créer, n’est-ce pas l’impossible désir d’un rêve qui ne peut pas prendre sens ?

 

J’ai un clavier en face-à-face avec un écran pour tout instrument de création. C’est une puissance d’exécution, telle, que le monde est à ma portée. Cet inconnu qui le restera s’ouvre à la pression que peuvent exercer mes doigts. Je produis un assemblage de mots auxquels, je dois donner le sens du beau. Pourquoi, ce beau ? Sinon, pour le magnifier à l’adresse de ceux qui regarderont ce blog. Mais, qu’en sera-t-il ?

 

Mon propos doit être d’écrire afin de créer et de vous faire participer à cette création.

 

Pour cela, je dois structurer progressivement le produit de mon interrogation.

 

Tout part de moi. C’est un acte parfaitement insoutenable.

 

Puisque d’une intériorité, la mienne, je dois m’échapper, pour aller à votre rencontre.

 

C’est un cours magistral à l’adresse d’un public sans corps, tellement distant que je ne sais comment le penser.

 

Dois-je le séduire ?

 

Certainement, car autrement, jamais il ne s’intéressera en retour à ma personne.

 

Est-ce nécessaire ? Est-ce mon attente ? L’essentiel, pour l’instant est de produire quelque chose qui retiendra votre attention. Je vais essayer de travailler directement en évitant les repentirs. Je m’adresse à vous comme on parle dans l’air. Donc cette œuvre doit se diffuser dans l’espace, sans aucune retenue, elle doit tout parcourir, traverser, parfois changer de milieu et poursuivre sa vie en puissance. 

 

Vous devez la percevoir, la recevoir, vous en imprégner pour en définir sa portée. L’identifier en tant que telle. Là, nous commencerons à partager quelque chose. Nous nous rencontrerons et entrerons en symbiose.

 

Mais, comment faire pour connaître votre ou vos réactions ? Je ne sais pas encore.

 

Comment vous proposer des images que vous ne verrez pas ? Autrement que par une évocation, une impression.

 

 

Comment vous faire rêver, participer ?


Comment à partir de cet ego irais-je à votre rencontre vous que je ne connaîtrai jamais.

 

 

Vous qui êtes dans le monde, quelque part, là où, je ne me rendrai jamais, sinon que par ces mots.

 

 

Cependant, je sais que je  vous ai atteint puisque vous lisez ce texte.

 

Bernard Fortin

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